Jodoigne-Souveraine

Le nom de Jodoigne-Souveraine, sur lequel on a basé plus d'une étymologie hasardée, dérive uniquement de la situation du village en amont du bourg de Jodoigne. C'est Jodoigne supérieure.

Pendant la domination française, Jodoigne-Souveraine échangea son ancienne dénomination, qui sonnait mal à des oreilles républicaines, contre celle de Jodoigne-la-Libre.Le commune de Jodoigne-Souveraine est limitrophe de celles de Jodoigne, Huppaye, Jauchelette, Dongelberg et Lathuy.Jodoigne-Souveraine compte plusieurs sections ou hameaux: Jodoigne-Souveraine, Mont-St-Pierre, Orbais, la Bruyère et le Petit Brocuy.Il existait, début du siècle, deux moulins à farine mus par la Grande Ghète : le Moulin de la Batterie ou Moulin Vandenbrouck et le moulin Conard. Jodoigne-Souveraine comptait également une brasserie.


La partie la plus anciennement habitée de Jodoigne-Souveraine occupait, autant que l'on peut en déduire, le long de l'actuelle chaussée de Charleroi à Tirlemont. Il se trouvait là des tombelles ou tumulus romains.Au moyen âge, Jodoigne-Souveraine ou Haut-Jodoigne formait une paroisse divisée, sous le rapport civil, en deux parties: l'une, où le duc de Brabant avait la juridiction, l'autre, beaucoup plus considérable, où cette dernière appartenait aux sires de Jauche. Le chapitre de Saint-Pierre, de Liège, y possédait un domaine considérable, dont le souvenir est conservé par le nom que portent le hameau de Mont-St-Pierre et le bois et le ruisseau Saint-Pierre. Il y avait en outre, plusieurs seigneuries censales (le cens = redevance fixe que le possesseur d'une terre payait au seigneur du fief), dont deux étaient possédées par des familles longtemps hostiles l'une à l'autre. Cette lutte qui se prolongea jusqu'aux premières années du XVe siècle, influa considérablement sur les destinées du village.


Jodoigne-Souveraine souffrit des guerres de religion, pendant lesquelles il fut complètement abandonné par la population. En 1635, l 'église fut brûlée par l'armée française qui la même année, saccagea Tirlemont et assiégea sans succès Louvain. Le 2 juillet 1668 la peste commença à sévir à Jodoigne-Souveraine. Le village fut cruellement rançonné par les troupes de Louis XIV. Le village fut incendié lorsque Boufflers (Louis François, duc de Boufflers, maréchal de France sous Louis XIV, dans le Beauvaisis, 1644-Paris, 1711) Il permit la retraite de l'armée française après la défaite de Malplaquet(1709).) campa avec une petite armée à un quart de lieue de là, près de Jodoigne (en 1690); les habitants, après avoir réparé leurs maisons, les virent incendier une deuxième fois, en 1693, par les Français campés à Beauvechain, qui pillèrent à plusieures reprises l'église et en emportèrent les ornements, de même qu'ils enlevèrent aux habitants leurs grains et leurs bestiaux.


Le dix-huitième siècle fut une ère réparatrice et le village s'accrut considérablement, surtout pendant la seconde moitié de cette période. Profitant de l'édit pour la mise en culture et la vente des terrains vagues, les maire et échevins de Jodoigne-Souveraine exposèrent en vente ou donnèrent à ferme, en 1776, en 1779 et en 1782, toutes celles qui se trouvaient dans le village. Ces aliénations eurent pour résultat le morcellement et la mise en culture d'une partie du sol de la localité. La vocation du village a été et est encore principalement agricole. Vers 1816-1821, les experts du cadastre avaient constaté que les meilleures emblavures étaient soumises à un assolement sexennal. La première année, 1/2 en orge d'hiver et 1/2 en froment, la 2e année, le tout en seigle; la 3e, en trèfle; la 4e, en froment; la 5e en avoine et la 6e ,1/2 en pois et féveroles et 1/2 en jachère. Les terres les plus médiocres connaissaient une rotation triennale.

Pendant la période française, Jodoigne-Souveraine échangea son ancienne dénomination, qui sonnait mal à des oreilles républicaines, contre celle de Jodoigne-la-Libre.


L'église de Jodoigne-Souveraine

L'église de Jodoigne-Souveraine qui est placée sous l'invocation de l'Assomption de la Vierge, était une église entière. Elle a constamment fait partie du doyenné de Jodoigne. Après le concordat (traité entre le Saint-Siège et un état), on y annexa la paroisse de Lathuy, qui depuis est devenue une succursale distincte.


L'église de Jodoigne-Souveraine a souffert de l'invasion franco-hollandaise en l'an 1635. Déjà en 1632, des réparations y étaient devenues urgentes: les fenêtres étaient endommagées, le toit de la tour également. Il fallut intervenir auprès de l'évêché de Namur pour que l'Abbaye d'Heylissem consentît à supporter sa part des dépenses.


A force de réparations précaires, l'église primitive fut démolie, et sa reconstruction fut décidée, les travaux commencèrent en 1769. De ce temps date l'église actuelle. Le portait est en pierres blanches, les maçonneries sont en briques avec anglées et encadrements des fenêtres en pierres blanches de Gobertange. Le plafond est en cintre surbaissé et porte la date 1840. Le maître-autel est dédié au Saint-Sacrement, tandis que l'autel de droite l'est à Saint-Pierre et celui de gauche à Notre-Dame du Rosaire..


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